Note de synthèse Régis Garcia – septembre 2025
La FAS a publié les résultats de deux enquêtes :
- La première, à l’occasion du 25 novembre 2024, Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, « Femmes et sans abrisme – Volet 1 : le phénomène vu par les SIAO »
- La deuxième « FEMMES ET SANS-ABRISME QUELLES RÉALITÉS ? VOLET 2 : Le phénomène vu par la veille sociale » réalisée en mai 2025. Il s’agit du deuxième volet d’une étude plus large sur le phénomène du sans-abrisme chez les femmes, centré sur les dispositifs de veille sociale tels que les accueils de jour et les maraudes.
Le 2e volet de l’étude de la FAS (mai 2025) dresse une série de constat à partir des dispositifs de veille sociale tels que les accueils de jour (ADJ) et les maraudes ; elle se base sur les réponses de 194 structures (estimées représentatives de toutes les régions, zones urbaines/rurales) c’est-à-dire 104 accueils de jour, 61 maraudes et 29 structures mixtes.
Méthodologie : comment les données sont-elles produites ?
Constats généraux
Une augmentation du nombre de femmes sans-abri plus forte que celle constatée par les SIAO (cf. Étude FAS, Volet 1) : 15 points d’écart qui peuvent s’expliquer notamment par la part de non-recours au 115 de certaines femmes, inconnues des bases de données des SIAO.

Accueils mixtes/non mixtes.
- Seulement 27% des accueils de jour proposent un accueil non mixte pour les femmes.
- Un accueil mixte qui pose problème pour la moitié des 73% d’accueils de jour qui proposent un accueil mixte (hommes et femmes dans le même espace, au même moment) : frein à la fréquentation des femmes (sentiment de danger).
- 43,7% des structures ont aménagé des espaces et/ou des temps spécifiques pour l’accueil des femmes.
Typologies de situations rencontrées par les femmes sans-abri et configurations familiales
Femmes isolées
- Elles représentent la majorité des femmes rencontrées par les structures (61%).
- Délais d’attente plus important avant une orientation : Les femmes isolées ont un temps d’errance moyen de 38 mois (entre 1 mois et plus de 144 mois) avant de se voir proposer une solution, contre 10 mois pour les familles.
Familles
58% des ADJ accueillent des familles, même si seulement 30% disposent d’un agrément spécifique ; parmi eux 41% le font dans des locaux inadaptés.
Enfants
- 52% des structures rencontrent des enfants âgés de 0 à 3 ans inclus.
- 86% des structures répondantes ont constaté une augmentation entre 2020 et 2024 du nombre d’enfants à la rue, à hauteur de 29,3%.
- 30% des structures répondantes indiquent rencontrer régulièrement ou majoritairement des femmes enceintes.
Sorties sèches des dispositifs = 2e motif de rupture de parcours
Pour 67% des structures répondantes les femmes sans abri qu’elles accompagnent ont vécu au moins une sortie sèche du secteur AHI, malgré les principes d’inconditionnalité et de continuité de l’accueil.
Violences
91% indiquent être victimes de violences (enquête 2016 auprès de 72 femmes), majoritairement des violences conjugales et des violences de rue.