FAS – Femmes et sans-abrisme : Quelles réalités? Enquête Volet 1 – Le phénomène vu par les SIAO

Note de synthèse Régis Garcia – octobre 2025

Introduction

L’objectif de cet article est multiple

  • Il s’agit d’abord de donner accès de manière synthétique aux points saillants de l’étude de la FAS, tout en les interrogeant.
  • Ensuite, lorsque c’est possible, nous souhaitons présenter les données locales, pour le département de l’Hérault, en rapport aux données nationales présentées dans l’étude.
  • Enfin, nous proposons quelques éléments de contexte pour comprendre dans quel cadre les données présentées ont été produites.

Les deux études de la FAS concernant les femmes sans-abri

Fin 2024 et début 2025, la FAS a publié les résultats de deux enquêtes concernant les femmes sans abri :

Méthodologie : comment les données sont-elles produites ?

Les résultats de l’étude ont été produits à partir d’un questionnaire diffusé en ligne auprès des responsables des SIAO.

Les résultats sont donc issues des réponses apportées par 63 SIAO = 2/3 des SIAO sur l’ensemble du territoire national (101 départements).

La FAS considère que les SIAO qui ont répondu aux questionnaires offrent une représentativité permettant une analyse de l’ensemble du territoire national. :

  • De toutes les régions
  • Des zones métropolitaines
  • Des zones urbaines et rurales.
  • Des territoires d’Outre-Mer

Constats généraux

  • Augmentation tendancielle du nombre de personnes à la rue, tant hommes, femmes, qu’enfants.
  • Baisse de production des logements sociaux depuis 2017
  • Conséquences : baisse des attributions de logements et participant à l’embolie du parc d’hébergement, déjà insuffisant.

Féminisation grandissante de la précarité

  • « 87,5 % des SIAO répondants constatent une hausse du nombre de femmes à la rue. Depuis 2020, les SIAO font état d’une augmentation moyenne de 26% de demande pour les femmes à la rue. »
    • NB : cette donnée chiffrée est à interroger car il semble qu’elle provienne d’une moyenne des pourcentages d’augmentation constatées par les SIAO répondants.
  • « Selon les propos du Dr. Aurélie Tinland, médecin-psychiatre à l’AP-HM : « Au bout d’un an passé à la rue, 100 % des femmes ont subi un viol, quel que soit leur âge, quelle que soit leur apparence. Pour elles, c’est un trauma parmi d’autres. » »
    • NB: La FAS relaie ici un élément mis en avant par le Sénat dans son rapport d’information « Femmes sans abri, la face cachée de la rue » (lire la synthèse ici); cette donnée chiffrée est à interroger car elle est issue d’une seule source, l’audition du Dr. Aurélie Tinland, et qu’aucune référence n’est associée à cette déclaration. Par ailleurs, à ce jour, il n’a pas été possible d’identifier l’étude qui permettrait de confirmer cette information.
  • « La quasi-totalité de ces femmes ont subi des violences physiques et sexuelles dans la rue, qui s’ajoutent à celles qu’elles ont vécu dans leur enfance, dans leur foyer ou au cours de leur parcours migratoire. »

FOCUS Hérault
Le tableau ci-dessous indique les variations observées dans l’Hérault concernant le nombre de demandes reçues par le 115 entre 2021 et 2024. Sources : SIAO34.

Évolution du nombre de demandes d’hébergement au 115 faites par des femmes entre 2021 et 2024. Source : SIAO34.

Réponses des SIAO: mise en place de critères de priorisation dans l’hébergement d’urgence mais pas dans l’hébergement d’insertion

Accès à l’hébergement : une mise en concurrence des publics femmes en détresse qui va à l’encore de l’inconditionnalité de l’accueil

« Gestion de la pénurie »1

« Dans certains territoires, principalement dans les grandes métropoles, on observe une demande en constante augmentation alors que les capacités d’accueil connaissent une stagnation du nombre de places disponibles. Ainsi, les SIAO se retrouvent donc contraints de devoir instaurer un système de priorisation pour l’octroi de place d’hébergement, justifié par la saturation du parc d’hébergement et du sous dimensionnement de l’offre spécialisée disponible » (p. 11).

« 89 % des SIAO répondants à l’enquête ont mis en place des critères de priorisation des vulnérabilités déclarées par les personnes en demande, faute de places disponibles suffisantes » (p. 4).

« Parmi eux, 66% déclarent prioriser les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse ».[RG1] 

NB : L’étude de la FAS mobilise deux types de formulations pour caractériser la réponse des SIAO : il est soit question de « priorisation des vulnérabilités déclarées par les personnes en demande », soit question de « mise en place de critères de priorisation hiérarchisés en fonction de la détresse déclarée ». Même si on peut supposer que les « vulnérabilités » sont plus la résultante de l’évaluation faite par les professionnels et que la « détresse » est plus proche de l’expression de la personne concernée, les SIAO semblent s’attacher à considérer ce que la personne déclare.

FOCUS Hérault
Le SIAO34, pour gérer la pénurie de places d’hébergements d’urgence, a été amené à mettre en place plusieurs indicateurs qui doivent permettre d’évaluer les situations telles qu’elles se présentent le jour de l’appel au 115 (niveau de vulnérabilité et parcours), et d’orienter les personnes: le SIAO34 n’a pas vocation à prendre en charge des publics spécifiques mais à lutter contre les effets du sans-abrisme, notamment en prenant en compte l’effet des situations de crises et de ruptures.
Ces indicateurs ne sont pas des « critères » : ils restent souples et ne s’opposent pas à l’évaluation des situations réalisée quotidiennement par l’équipe du 115.
Ces indicateurs n’identifient pas des publics ou des âges spécifiques.

Seules les situations des femmes victimes de violences constitue un critère de prise en charge (Entretien cheffe de service 115, 21 août 2025).

Une hiérarchisation des vulnérabilités contraire aux principes juridiques

La réponse apportée par les SIAO qui procède par une « hiérarchisation des vulnérabilités va pourtant à l’encontre de l’inconditionnalité de l’accueil, principe juridique inscrit dans le CASF ».

Accès à l’hébergement d’insertion : absence de critères de priorisation (pour la plupart des SIAO)

« A contrario [des modalités de gestion de l’hébergement d’urgence], concernant l’accès à l’hébergement d’insertion, 72% des SIAO déclarent ne pas avoir établi de critères de priorisation des publics lors des orientations et attributions des places. Dans le cadre des missions et compétences attribuées aux SIAO, les modalités des orientations vers l’hébergement d’insertion s’organisent autour de la notion d’orientation (non pas de l’urgence comme c’est le cas pour l’hébergement d’urgence) adaptée et après la réalisation d’une évaluation de la situation de la personne concernée par un·e travailleur·se social·e » (p. 11).

Un principe de continuité qui dépend de la situation de la personne

Sur 63 SIAO répondants :

  • « La moitié déclare limiter dans le temps les prises en charge en hébergement d’urgence
  • L’autre moitié n’instaurant aucune durée d’hébergement limitée dans le temps tant qu’une solution de sortie adaptée n’est pas trouvée ».

Parmi les SIAO qui limitent la durée d’hébergement d’urgence, « les pratiques diffèrent en fonction des publics concernés ».

  • « Les femmes victimes de violences peuvent être hébergées plus de 6 mois et/ou réorientées vers des places de stabilisation faute de places spécialisées disponibles
  • Les femmes enceintes [peuvent se trouver hébergées pour une durée] comprise entre 2 et 6 mois maximum
  • 10 SIAO instaurent une rotation des ménages après 1 à 2 semaines d’hébergement, sans possibilité de réorienter vers d’autres dispositifs faute de places disponibles en raison d’une saturation du parc d’hébergement, y compris donc pour les femmes isolées ou des familles monoparentales » (p. 14).
FOCUS Hérault
Dans l’hérault : continuité de l’hébergement d’urgence.

Réponses apportées aux femmes sans-abri en fonction de leur situation

Femmes isolées : priorisation des femmes victimes de violences / femmes enceintes / femmes sortant de maternité

Concernant les femmes isolées, sur les 53 SIAO ayant instauré des critères de priorisation, 85% déclarent prioriser l’orientation vers l’hébergement d’urgence :

  1. Des femmes victimes de violences
  2. Des femmes enceintes ou sortant de maternité.
  3. Des jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans et les femmes de plus de 50 ans (p. 13).
FOCUS Hérault (données juillet 2025) 
Concernant les réponses apportées aux femmes victimes de violences, dans l’Hérault, il existe un "schéma spécifique d’orientation": 137 places sont dédiées aux femmes victimes de violences.

Concernant la réponse apportée aux femmes sortant de maternité: 35 places d'hébergement d'urgence sont fléchées dans l’Hérault.
Par contre, il n'existe pas de priorisation en fonction de critères d’âge.

Femmes enceintes : seulement 1500 places d’hébergements spécifiques

Il n’existe aujourd’hui que 1 500 places dédiées sur tout le territoire national

  • Malgré une reconnaissance commune du niveau de détresse des femmes enceintes par les SIAO
  • Ces 1500 places sont ventilées par régions, puis par département2.
  • Les SIAO se retrouvent donc dans l’incapacité de pouvoir toutes les orienter vers des places d’hébergement offrant des prestations sociales et sanitaires répondant à leurs besoins spécifiques.

Prise en charge des familles lorsque l’enfant le plus jeune a moins de 3 ans

Sur certains territoires, le conseil départemental ou la métropole, conformément à leurs compétences en tant de collectivité territoriale est chargé de prendre en charge les mineur·e·s et les familles, notamment lorsque l’enfant le plus jeune a moins de 3 ans. Cependant, tous les territoires ne respectent pas cette compétence et chargent les SIAO d’orienter ces publics. La Délégation aux droits des femmes du Sénat, dans son rapport, préconise d’ailleurs le transfert de cette compétence à l’État, afin d’en garantir un meilleur respect.

Places dédiées limitées dans le temps

Selon le rapport de la FAS, les places dédiées aux femmes enceintes ou sortant de maternité ont souvent la particularité d’être assorties d’une limite dans le temps et nécessitent une réorientation dans un délai compris entre 4 et 36 mois. Mais les solutions de réorientations ne sont pas toujours satisfaisantes (p. 23).

Les principaux freins rencontrés à la réorientation, en dehors de la saturation du parc et du manque de logements abordables disponibles, sont:

  • Absence de titre de séjour et de ressources s’avèrent les plus bloquantes (80% et 70%, respectivement)
  • Le mode d’accueil des enfants (le cas échéant)
  • La mobilité des ménages sur leur territoire
  • Les troubles psychiques et/ou la présence d’une addiction sont évoqués à égalité : 16%
  • La précarité de l’emploi ou l’absence d’emploi n’a pas été citée

Femmes victimes de violences

Réponse des SIAO : mise en place un schéma spécifique d’orientation

« 87 % des SIAO répondants ont mis en place un schéma spécifique d’orientation pour les femmes victimes de violences, en partenariat avec les associations spécialisées présentes sur leurs territoires, permettant un meilleur accompagnement des victimes » (p. 4).

Parc de logement : parc généraliste et parc dédié aux femmes victimes de violences

Un parc dédié sous-dimensionné

« Cette enquête confirme un sous dimensionnement du parc spécialisé, nécessitant un recours important aux nuitées hôtelières et au parc généraliste, surtout dans les grandes agglomérations, et les DROM où la demande est plus importante et le parc spécialisé est sous dimensionné » (p. 17).

Difficultés de comptabilisation des places occupées par les femmes victimes de violences

La difficulté à comptabiliser le nombre de places est l’un des points récurrents de la présente étude.

L’étude transmet deux types de données : celles provenant des services de l’Etat et celles provenant des SIAO qui ont répondu à l’enquête de la FAS. Ces données ne sont pas convergentes.

Selon les services de l’État (p. 15)

« Sur les 203000 places d’hébergement que compte le parc généraliste :

  • 4672 places (…) dédiées à l’hébergement des femmes victimes de violences dans le parc d’hébergement d’urgence,
  • + 3 206 places dédiées en CHRS,
  • + 2252 places en ALT
  • + 519 places en logement accompagné

= 10700 places dédiées3« .

Selon les SIAO

Faute de places dédiées suffisantes sur les territoires, les SIAO déclarent orienter vers le parc d’hébergement généraliste les femmes victimes de violences, y compris vers l’hôtel lorsqu’aucune autre solution n’est possible4.

Parc dédié aux femmes victimes de violences
  • Le nombre de places HU : 3 838 places
  • Le nombre de places Insertion : 2 260 places
  • Le nombre de places ALT : 800 places
Parc généraliste non spécialisé mais tout de même mobilisé par les SIAO
  • Place en hôtel : 2 831 places
  • Centre d’hébergement : 1947 places
  • Parc logement accompagné : 612 logements

Le tableau suivant permet une synthèse (source SIAO34)

   
Comptabilisation des places occupées par les femmes VV dans le parc généraliste et le parc dédié par les SIAO et par l’ÉtatType d’hébergementPlaces occupées par des femmes victimes de violences, au 31 décembre 2023, selon les services de l’État, sur les 203000 places d’hébergement que compte le parc généraliste (p. 15)Places déclarées et identifiées par les SIAO répondant à l’enquête sur leur territoire (p. 17)  
PARC GÉNÉRALISTE NON SPÉCIALISÉ MAIS TOUT DE MÊME MOBILISÉ PAR LES SIAO  Hôtel  Absence de données  2 831 places    
Centre d’hébergementAbsence de données  1947 places  
Parc logement accompagnéAbsence de données  612 logements = 612*2.3 places théoriques = 1407 places théoriques
Sous-Total parc généralisteAbsence de données6185 places
PARC DÉDIÉ AUX FEMMES VICTIMES DE VIOLENCESParc d’hébergement d’urgence4672 places  3838 places  
CHRS3 206 placesPlaces Insertion : 2260 places
ALT2252 places800 places  
Logement accompagné519 places  Absence de données  
Sous-Total parc dédié10700 places (10649)6898
TOTAL PARC GÉNÉRALISTE + PARC DÉDIÉ10700 + ?13083
Comptabilisation des places occupées par les femmes VV dans le parc généraliste et le parc dédié par les SIAO et par l’État, à partir des données produites par l’étude de la FAS. (SIAO34, octobre 2025)

Pourtant, 4 femmes sur 105 ne se verraient pas proposer de solution d’hébergement lorsqu’elles en font la demande

  • Le parc d’hébergement dédié aux femmes victimes de violences demeure sous doté au regard des besoins déclarés
  • Le rapport GREVIO6 et le HCE recommandent la création de 10000 places supplémentaires.
  • Sous dotation des moyens financiers alloués aux associations spécialisées qui accueillent, accompagnent et hébergent les femmes victimes de violences
  • Explosion des demandes

Limitation de la durée de prise en charge des femmes victimes de violences

1/3 des SIAO limitent la durée de prise en charge des femmes victimes de violences.

67% (des 53 SIAO qui ont déclaré avoir mis en place un schéma spécifique d’orientation pour les publics femmes victimes de violences), n’ont pas instauré de limite dans la durée d’hébergement.

16 SIAO déclarent limiter la durée de prise en charge des femmes victimes de violences :

  • entre 1 mois et 18 mois,
  • peut dépendre de la typologie des places d’hébergement disponibles sur le territoire,
  • du statut administratif de la personne hébergée,
  • du temps d’accompagnement s’inscrivant sur un temps plus long que pour d’autres publics.
FOCUS Hérault concernant la limitation de la durée de prise en charge des femmes victimes de violences
Dans l’Hérault, il n’y a pas de limitation de la durée de prise en charge des femmes victimes de violences.

ALT1

Parmi les 53 SIAO ayant mis en place un schéma spécifique d’orientation :

  • 71% déclarent être pourvus de places ALT1 issues du Grenelle,
  • alors que 29% attestent de ne pas en avoir sur leurs territoires. (…)

Le nombre de places identifié n’est pas exact du fait de difficultés à comptabiliser les places ALT par les SIAO : « ils ne sont pas en mesure de différencier les différentes places ALT 1, entre celles dédiées aux publics femmes victimes de violences et celles accessibles aux autres publics, d’autres encore reconnaissent qu’ils ne disposent d’aucune visibilité concernant le nombre de places ALT1 existantes sur leur territoire » (p. 18).

Le montant journalier du financement des places créées au titre de l’ALT1 pour les femmes victimes de violences n’est que de 20 euros par jour, soit un financement inférieur à celui pratiqué pour l’hébergement d’urgence dédié[1].

De fait, la qualité de l’accompagnement social proposé aux femmes victimes de violences se retrouve impactée par des financements insuffisants qui ne permettent pas aux associations d’assurer les prestations spécialisées nécessaires aux femmes victimes de violences et à leurs enfants co-victimes.

Femmes étrangères victimes de violences

« Comme le rappelle le Grevio dans son rapport 2024 : les femmes étrangères victimes de violences rencontrent de nombreux freins dans leurs accès à une mise à l’abri et à une sécurité immédiate, en raison de leur situation administrative précaire (…) et met d’importants obstacles à leur reconstruction et rétablissement » (p. 21).

« L’enjeu central dans le parcours de sortie des violences est bien l’accès au logement pérenne des femmes victimes de violences ».

Cumul de freins

  • « Difficultés juridiques en matière de relogement
  • Le logement est le lieu principal où s’exercent les violences conjugales et peut devenir un outil d’emprise pour l’auteur des violences
  • Les victimes de violences conjugales préfèrent souvent partir du logement pour se mettre en sécurité et quitter définitivement le lieu associé aux violences vécues
  • Malgré la mesure d’éviction du conjoint violent du domicile, celle-ci reste insuffisamment prononcée et son cadre juridique ne permet pas toujours de garantir un départ définitif de l’auteur des violences
  • Les violences subies sont souvent multiples et se cumulent entre elles (physiques, psychologiques, administratives…), précarisant toujours plus les conditions de vie des femmes et des enfants co-victimes »

  1. Cette expression n’est pas employée dans le rapport de la FAS. Pour autant elle se retrouve également dans le rapport du Sénat : « Pour gérer la pénurie de places, certaines préfectures ont défini des critères de vulnérabilité de plus en plus restrictifs » (p. 9) ; elle est également souvent mobilisée au SIAO34 comme manière de caractériser le système de contraintes qui s’impose aux acteurs de la lutte contre le sans-abrisme et qui les conduit, notamment, à recourir à des « critères de priorisation des vulnérabilités ». ↩︎
  2. Suite à l’Appel à manifestation d’intérêt porté par la Dihal, en 2021 : ouverture de 1 500 places s’est faite sur le territoire national. ↩︎
  3. Au 31 décembre 2023, selon les services de l’État. ↩︎
  4. Ces éléments sont corroborés par la Fondation des femmes. Selon un rapport de 2021 qui croise trois approches différentes pour évaluer le nombre de places manquantes et le budget qu’il faudrait mettre en œuvre pour y remédier : « Une approche à partir de la connaissance de la répartition actuelle des femmes victimes de violences dans le parc d’hébergement, à savoir : 80% des femmes victimes de violences ne sont pas hébergées sur des places fléchées mais dans d’autres dispositifs (hôtel ou centres généralistes principalement). (…) A minima, pour atteindre le standard de la Convention d’Istanbul, le nombre de places devrait être multiplié par 2 et le budget par 3 pour atteindre 229 m€ (contre 83 m€ aujourd’hui). Rappelons tout de même que la Convention fixe un minimum et que l’évaluation réalisée par le Conseil de l’Europe dénonce le fait que les places dans lesquelles les femmes sont hébergées aujourd’hui sont insuffisamment adaptées à leurs besoins. Pour répondre pleinement aux besoins, le nombre de places devrait plus probablement être multiplié par 3 à 5 et le budget par 5 à 8 pour atteindre entre 398 et 663m€ ». Où est l’argent pour l’hébergement des femmes victimes de violences ?, p. 50-51. https://fondationdesfemmes.org/fdf-content/uploads/2021/11/fdf-rapport-ou-est-largent-2021.pdf ↩︎
  5. Selon la Fondation des femmes. ↩︎
  6. « Le manque de dispositifs adaptés et sécurisés. Le nombre de places d’hébergement existantes, pour les demandeur·euses d’asile et personnes réfugiées, ainsi que les places d’hébergement généraliste pouvant accueillir les personnes quel que soit leur statut (la loi indique bien une inconditionnalité de l’accueil malgré des pratiques pouvant aller à l’encontre de ce principe), est insuffisant par rapport aux besoins existants. Ce manque de place expose les personnes étrangères, et en particulier les femmes, à des violences basées sur le genre, dont des violences sexuelles. » Convention d’Istanbul de lutte contre la violence à l’encontre des femmes et la violence domestique Évaluation de la FRANCE sur sa mise en œuvre Rapport d’évaluation du collectif d’associations spécialisées remis au GREVIO le 24 juin 2024, p. 66. https://solidaritefemmes.org/wp-content/uploads/2024/06/Rapport-devaluation-du-collectif-dassociations-specialisees-GREVIO-FRANCE-2024.pdf ↩︎

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